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Maladies de l’âme

La philothérapie en tant qu’application philosophique, malgré un étiquetage étymologiquement ambigu, est présentée comme une méthode thérapeutique avec une assise philosophique...

Pour ma part, je pense que la pratique philosophique doit permettre la mise en œuvre d’une action réfléchie et dissiper au mieux les confusions qui pèsent sur l’esprit. Alors plutôt que d’œuvrer dans le sens d’une finalité thérapeutique, je mène mon action davantage pour exercer la pensée et éclairer le mieux possible les idées en essayant d’éviter d’être piégé dans des situations au retentissement négatif sur les plans personnel et social.

Pour comprendre l’expression maladies de l’âme, commençons par le dernier terme:
• Si l'on est convaincu que l’âme est un principe spirituel immortel et qu’après avoir quitté son enveloppe corporelle elle sera accueillie dans un au-delà, alors on entend l’expression d’un point de vue spirituel.
• Quand dans la conversation courante, on dit de quelqu’un qu’il met de l’âme dans ce qu’il fait, on veut dire qu’il agit avec ardeur, avec enthousiasme, en se donnant tout entier à ce qu’il fait; dans ces cas-là, c’est de sentiment, d’affect, que l’on parle.
• L’âme renvoie aussi à la conscience, à l’esprit.

Ainsi, lorsqu’on parle de maladies de l’âme il pourra s’agir:
- de fautes et de péchés transgressant les lois divines
- de sentiments ou d’affects qui nous font souffrir
- de conflits qui troublent notre conscience, notre esprit

On peut envisager la notion de maladie selon deux grilles de lecture: sous l'aspect des modifications anatomiques et/ou biochimiques pouvant la caractériser, ou de ce qui en découle en termes de comportement, de difficultés, de mal-être chez la personne que l'on a en face de soi.

Si l'on considère la pensée comme équivalente à l'âme, et si l'on rapproche la notion de maladie de celle de trouble, on pourrait alors requalifier les maladies de l’âme en troubles de la pensée.

Le philosophe peut considérer une pensée troublée (telle une eau troublée qui ne permet pas de voir le fond de la rivière) comme une pensée n’ayant pas réussi son cheminement, une pensée restée dans une obscurité relative ou complète, un jugement erroné sur une situation, ou peut-être comme une idée reçue. Une pensée troublée, en philosophie, ce pourrait être une idée qui n’a pas pu être clarifiée, tandis qu’en psychiatrie, en psychologie ou en neurologie, les troubles de la pensée sont généralement des manifestations cliniques caractérisant certaines affections – organiques ou non.

Un processus thérapeutique est une démarche pertinente dans la prise en charge des troubles de la pensée ayant fait l’objet d’un diagnostic médical ou psychologique. En revanche, le processus d’apprentissage et de compréhension prend tout son sens dans la pratique philosophique, qui se donne pour objectif la clarification des pensées troublées et se propose d’éclaircir les idées fausses et les aprioris échafaudés sur les apparences.